Les années passées, la période estivale était marquée par les sagas télévisées comme les maîtres du pain, les maîtres de la bière. Cette année, l'été aura été marqué par la saga SBP (Société Générale, BNP, Paribas) et sa gigantesque opération de propagande publicitaire (pas moins de 160 millions de francs).

Cette course infernale à la concentration (aujourd'hui encore c'est Elf/TotalFina, Carrefour/Promodès) au nom de la « création de valeur » nous pouvons la considérer comme une véritable guerre de classe.

Nous ne pouvons résister à citer l'hebdomadaire Newsweek qui, il y a trois ans, le 26 février 1996, publiait un article intitulé « The hit men » (« les tueurs ») expression initialement utilisée par la police de Chicago pour désigner les gangsters d'Al Capone. « Vous perdez votre emploi, le cours des actions de votre ex-employeur bondit et le PDG se fait attribuer une confortable augmentation de salaire. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond quand les cours de Wall-Street ne cessent de grimper alors que les rues avoisinantes sont jonchées des cadavres des travailleurs jetés sur le pavé par les grandes firmes comme ATT et Chase Manhattan ».

Cette « création de valeur », qu'est-ce donc d'autre que la confiscation par les actionnaires de la richesse crée par les salariés !

A notre modeste niveau, l'appétit est insatiable pour nous faire travailler plus à un coût toujours moindre. L'été n'aura pas été un répit. Jugeons-en !