La crise de la vache folle pose le problème du sens à donner au progrès technique mais au-delà doit nous conduire à nous interroger sur le mode de production en lui-même. C'est l'intensification de la production agricole qui conduit à l'adjonction de compléments que ce soit dans la terre ou dans l'alimentation animale. Hier, l'attention était focalisée sur le veau aux hormones, aujourd'hui sur les farines animales et demain gageons qu'elle le sera sur les OGM (c'est déjà le cas aux USA avec l'apparition de troubles de santé). Pour autant, le système n'est pas remis en cause malgré les dommages collatéraux (les nitrates, les pollutions aux pesticides, les dangers pour la santé, les inondations). Les enjeux financiers sont trop importants.

Qui paye ? C'est le consommateur qui, par exemple, paie la dénitrification de son eau. Est-il normal que l'industrie agrochimique puisse faire de grands profits sans participer au paiement des dépollutions ? Qui doit contrôler la finalité de la production, une minorité détenant le pouvoir économique ou les citoyens ?

L'actualité est dominée par la refondation sociale du MEDEF. Celui-ci mène aujourd'hui son offensive au nom de la compétitivité des entreprises pour redéfinir les règles en matière de chômage, santé, retraite et formation professionnelle en donnant la primauté au contrat de travail, c'est à dire au rapport individuel employeur/salarié, en inversant les priorités des normes sociales (aujourd'hui la priorité est à la loi, puis à la convention, puis au contrat). Ainsi, tout le pouvoir serait laissé aux patrons, ils seraient de nouveau les maîtres absolus. C'est une négation des citoyens et des luttes sociales qui depuis plus d'un siècle ont organisé les protections dans la loi. M. Seillière nous propose d'entrer hardiment dans le XIX° siècle.